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Portrait d'un dipl?mé VAE - Alberto de Filippis

Publié le 7 février 2023 Mis à jour le 9 février 2023
Alberto de Filippis
Alberto de Filippis est chef d’édition à Euronews, avec une expérience de plus de 30 ans dans le journalisme. Il a obtenu, en 2021, un Master Sécurité internationale et défense gr?ce à une Validation des Acquis par l’Expérience (VAE) réalisée à l’Université Jean Moulin. Un moyen pour lui de réorienter sa carrière et de sortir de sa zone de confort. Rencontre.
 
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Je suis chef d’édition, journaliste et producteur pour Euronews. J’ai plus de 50 ans avec 30 ans de journalisme derrière moi, donc j’ai terminé mes études il y a longtemps déjà !  Le marché du journalisme a beaucoup changé avec l’arrivée du digital et le développement de l’intelligence artificielle. Les espaces de travail se sont rétrécis et tout est devenu plus compliqué. ? un moment donné, vous avez besoin de plus de crédibilité et j’avais envie d’évoluer mais sans refaire des études de journalisme.

Pourquoi avez-vous entrepris une démarche de VAE ?
Je voulais trouver un autre schéma de carrière. Comme l’analyse géopolitique et la stratégie m’intéressaient et faisaient écho à mon parcours (j’ai, en effet, donné de nombreuses conférences en Amérique latine) et à ma zone d’expertise, j’ai pensé à effectuer une VAE pour acquérir un dipl?me dans ces domaines.
La réalité qui nous entoure étant de plus en plus complexe, il faut toujours davantage de personnes pour analyser et comprendre.

Par où faut-il commencer ?
Je connaissais le dispositif, donc j’ai parlé aux personnes des ressources humaines de mon entreprise. Ils m’ont proposé de le faire sur mon temps de travail ou en extra. J’ai choisi de le faire en extra car je voulais garder mon activité et j’ai pensé que cela pouvait enrichir mon travail au quotidien. Cela a impressionné ma hiérarchie, on m’a de plus en plus sollicité, confié de nouveaux projets… En parallèle, je suis allé sur Mon Compte Formation pour voir la somme qui me restait. Je suis aussi allé me faire conseiller au PIMMS, ils m’ont aidé avec la création du dossier. Le solde de mon compte CPF était assez important pour financer toute la formation car le statut de journaliste possède des avantages en matière de formation.

Qu’est ce qui a été le plus difficile ?
Je ne m’attendais pas à ?a ! J’ai eu des références de lectures et j’ai effectué du travail personnel 3 à 4 fois par semaine. J’ai pu travailler avec David Cumin, un expert du domaine de la sécurité internationale. Il a été mon tuteur tout au long de la VAE. C’était comme faire un master avec Mick Jagger !  J’ai écrit des articles, un mémoire et il a pu apprécier que je pouvais produire des textes en fran?ais malgré mes origines italiennes.  Je suis habitué à écrire mais de manière journalistique, j’ai d? apprendre à écrire de manière plus académique.

Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Un avancement de carrière !
Je suis parti 1 an et demi à Bruxelles sur un nouveau projet et je suis en discussion avec des organisations internationales à Bruxelles qui peuvent être intéressées par mon profil malgré mon ?ge ! On m’offre davantage de possibilités, on m’a confié un nouveau programme, par exemple. Et puis le parcours pour arriver à la VAE est enrichissant et j’étais content d’avoir une reconnaissance officielle.

Comment avez-vous vécu l’épreuve de l’oral ?
On m’a donné beaucoup de conseils sur la présentation de l’oral. J’ai aussi passé une soutenance blanche, où on m’a bombardé de questions très spécifiques ! J’ai eu 30/40 minutes de questions, c’était stressant et dur, mais très enrichissant.
Pour l’oral officiel, la partie négative est que cela a été très rapide, moins de 15 minutes, c’était un peu frustrant.  

Pourquoi avez-vous choisi l'Université Jean Moulin pour votre VAE ?
J’avais postulé pour une VAE ? Globalisation et sécurité ? à l’Université Lyon 2 et ils m’ont réorienté pour les sujets de géopolitique et de stratégie sur le master Sécurité Internationale et Défense à l’Université Jean Moulin Lyon 3 qui correspondait mieux à mon profil.

Et aujourd’hui, quels sont vos projets ?
Aux Nations Unies à Genève, je suis trop ?gé pour entamer une carrière à partir de zéro. Mais je peux être détaché d’Euronews pendant quelques mois en tant que consultant sur l’Amérique latine. ? une autre époque, à 50 ans, c’était la retraite, maintenant c’est différent, il faut se renouveler ! De dinosaure analogique, j’ai d? passer au digital. Avec les changements technologiques, il faut faire des VAE, c’est nécessaire. Je pense entamer une deuxième VAE pour un master à Lyon 2 !

Un conseil à partager ?
C’est important une VAE car cela donne de la crédibilité, des titres. Malgré tout, on vous regarde d’une fa?on différente si vous avez des titres. Entamer un nouveau parcours, cela montre aussi la volonté de sortir de sa zone de confort !



Propos recueillis par Anne Clausse, Service de la communication.